Maxime a été envoyé par le CRIJ Normandie en 2016 pour un projet en Service Volontaire Européen (SVE) à Galaxidi, en Grèce. A quelques semaines du retour en Normandie, il s'est prêté au jeu des "3 questions à...".

1 - Partir une année entière en Grèce, ce n'est pas rien ! Qu'est-ce que tu y fais ?

J’effectue mon volontariat en Grèce, dans un petit village typiquement grec qui se nomme Galaxidi, et plus précisement à Estia Agios Nikolaos, qui est le nom d’une communauté laïque qui accompagne des personnes adultes en situation de handicap mental, le tout dans un cadre magnifique (montagnes et mer) et une philosophie à la fois humaniste, tolérante et éco-citoyenne ! Nous sommes une quarantaine de personnes et vivons tous ensemble dans quatre grandes maisons familiales où chacun prend soin de chacun, tant sur le plan technique (douche des résidents, repas, soins…) que sur le plan psychologique (eh oui, vivre 24h/24 avec les mêmes personnes, qu’elles soient différentes ou non, n’est pas toujours facile !). Chaque matin, nous organisons des ateliers, poterie, jardinage et atelier de confection de bijoux ; et l’après-midi est consacrée aux activités créatives et de loisirs, ainsi qu’aux excursions. Chacun - résidents, volontaires et responsables -, participe à la vie de la communauté selon ses capacités et ses désirs.
Estia est également à elle seule un melting-pot culturel, volontaires et responsables viennent des quatre coins du monde, ce qui enrichit grandement les échanges et les pratiques.

2 - Peux-tu nous raconter une anecdote de voyage ?

Il est difficile de n’en choisir qu’une tant chaque jour a son lot de nouvelles anecdotes. Les fautes et quiproquos de langage sont sûrement les plus amusants, alors en voici une qui me vient à l’esprit : la mère d’un des volontaires était venue nous rendre visite et ce dernier faisait le tour d’Estia pour faire les présentations. Voulant bien faire, il décida de présenter sa mère en grec à G., l’un de nos résidents, et lui dit : « Afto einai to mama sou », littéralement « ça c’est ta mère » ; stupeur de G. (et beaucoup d’inquiétude dans son regard) et, évidemment, hilarité générale. Nous avons, bien sûr, une fois notre souffle retrouvé, réglé le quiproquo auprès de G. que la nouvelle avait un peu assommé. Mais trop tard pour notre volontaire, l’histoire était écrite, et c’est aujourd’hui un souvenir qui nous faire encore beaucoup rire !

3 - Qu’est-ce que le SVE t’a appris ?

Pfiou, le SVE m’a tellement appris qu’il est difficile de faire une liste ou même de savoir tout ce qu’il m’a apporté. D’abord humainement, je me suis développé à vitesse grand V, j’ai appris autant sur moi que sur les autres, ça a été une aventure extraordinaire, riche sur plein de points. J’ai beaucoup appris à écouter les autres et surtout les comprendre là où, avant, je jugeais et m’agaçais de certains traits de caractère ou de personnalité un peu trop vite. J’ai appris à communiquer sans mots (je ne parlais pas un mot de grec en arrivant), à prendre chez chacun le peu que chacun avait à me donner, à m’exprimer sans barrières et sans crainte du jugement des autres, à être moi-même sans aucun masque.
J’ai également appris des tas de choses sur la psychologie liée au handicap mental, sur les méthodes d’accompagnement de ces personnes extraordinaires, mais aussi sur le jardinage et la permaculture, l’histoire et la culture grecques, les langues grecque et anglaise, la cuisine…
Et aussi, j’ai beaucoup appris de la Grèce, j’étais sur les routes dès que l’occasion se présentait : Athènes, Delphes, Corinthe, des visites de sites antiques, des randonnées sur le Mont Parnasse, des heures dans l’eau transparente et tiède de la mer Egée, du camping sauvage en Crète, la quiétude des monastères d’Osios Loukas et de Meteora… et quels beaux paysages et quels habitants généreux et accueillants !

Pour conclure, j’ai tellement aimé ma mission que j’ai décidé d’y rester pour que continue cette belle aventure !

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